(Publication) Tahrir et ses écritures dans le miroir” in “Les médias font-ils les révolutions?”

(Publication) Tahrir et ses écritures dans le miroir” in “Les médias font-ils les révolutions?”

Huguet, F. (2013). Tahrir et ses écritures dans le miroir” in “Les médias font-ils les révolutions?” (dir. F. Daghmi, F. Toumi, A. Amsidder), L’Harmattan – Communication et Civilisations, Paris (en ligne).

Abstract

Travailler sur les enjeux de la peinture murale, ses perspectives et ses « augmentations numériques » ; sur différents systèmes de signes graphiques matérialisant une langue écrite permet d’appréhender d’une manière différente des situations de communication et des phénomènes socioculturels contemporains. S’il nous est impossible d’asseoir, ici, un constat définitif sur le mouvement politique engagé dans la rue et sur les murs de la capitale égyptienne (encore en cours à l’heure d’aujourd’hui), nous nous attacherons néanmoins, dans le cadre de cette étude, à mettre en discussion ce phénomène complexe d’interaction et à analyser les rapports qui existent entre le surgissement d’écritures publiques contestataires au Caire, leurs circulations sur Internet et le rapport aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) de publics égyptiens utilisateurs de réseaux sociaux (sur la période 2011-2012). En effet, les relations qui s’établissent entre écriture, action, cognition et médiatisation révèlent pour nous les manières dont l’écrit est constitué en ressources cognitives pour agir, coordonner une pensée, contrer et/ou transmettre de nouvelles formes d’«agir politique» aux spectateurs-acteurs d’une révolution. Le reflet de l’énonciation éditoriale (Souchier, 1998) des « écrits de Tahrir » tel que nous pouvons le saisir sur le web (Facebook, Twitter et Flickr principalement) peut, selon nous, apparaître comme le témoin de changements à la fois dans les rapports des publics aux TIC mais aussi dans leurs rapports à leurs référentiels sociopolitiques actuels et passés. C’est du moins ce que nous tâcherons de montrer dans ce chapitre qui analyse les graffitis de la révolution égyptienne d’une façon inédite.